Le Tai Chi Chuan
Le Tai Chi Chuan (ou Taiji Quan ou T’ai Chi Chuan) est un art martial interne chinois. En Provence, nous vous enseignons cette technique corporelle séculaire. Elle vise à ce que le Qi (énergie vitale) circule dans l’intégralité du corps avec amplitude et sans entraves. La pratique du Tai Chi Chuan est un travail énergétique, respiratoire et musculaire. Elle repose tout d’abord sur le Yi (l’intention).
Yin-Yang
Voie d’équilibre et d’harmonie entre le corps et l’esprit, cette discipline s’appuie sur la philosophie taoïste et notamment sur le principe fondateur du Yin-Yang. Découlant de l’observation de la nature, des éléments ou encore des animaux, cette notion signale l’alternance continue de deux forces opposées et en mouvement qui se contiennent et s’engendrent l’une l’autre, et qui sont mutuellement indispensables. Le passage entre ces deux polarités se fait dans un jeu d’équilibre constamment renouvelé : le jour et la nuit, le chaud et le froid, le souple et le rigide, le plein et le vide…
Qi & Yi
Parmi les autres fondements du Tai Chi Chuan se trouvent la médecine chinoise – la circulation du Qi nourrissant les méridiens et les points d’acupuncture – et la méditation taoïste qui renforce le Yi.
Art martial
Les arts martiaux dits de style interne (nei-jia) travaillent la souplesse et la puissance du geste par le déploiement d’une énergie minimale, précise et calme. Même si les mouvements s’inspirent de frappes, de parades ou de saisies, il ne s’agit pas de mobiliser une force physique musculaire, et encore moins d’être dans la résistance, l’attaque ou l’opposition. En cela, les pratiques internes sont considérées comme non-violentes. Elles sont centrées sur une attitude juste à soi et aux autres, dans l’affirmation douce de sa place. Le Tai Chi Chuan est ainsi un art de la connaissance de soi et d’altérité.
L’association Guan Taiji transmet, à Aix-en-Provence et Marseille, un Tai Chi Chuan de style Yang traditionnel.
Approche du corps et du mouvement
La pratique du Tai Chi Chuan est un apprentissage plus corporel qu’intellectuel qui se fait dans la continuité et la régularité. La fluidité et la grâce qui se dégagent de la beauté de ses mouvements s’appréhendent progressivement. Nous “avançons à petits pas” comme le dit un adage chinois.
Un de ces premiers pas est de développer son axe et l’équilibre de sa structure interne par un équilibre postural correct, autant statique que dynamique. Nous cherchons un centre de gravité stable et un bon enracinement depuis lesquels déployer un enchaînement de gestes fluides et faire circuler le Qi avec aisance. Le Tai Chi Chuan affine la conscience de soi et des différentes parties du corps en ajustant la répartition du poids sur nos appuis et son transfert, en aiguisant nos perceptions sensorielles et leur acuité, et en travaillant la latéralisation et la coordination des mouvements. La maîtrise du geste, sobre et précis, est fondamentale dans cet art interne. À l’image du Yin-Yang, les gestes qui s’alternent en continu se contiennent et s’engendrent l’un l’autre. La dynamique de surgissement et d’effacement structure les enchaînements dans une forme de circularité.
Leur qualité “chorégraphique”, faite de déplacements, demande un travail spatial, d’orientation, d’endurance et de mémorisation. Ainsi, cela développe l’attention et la concentration. La qualité de présence – à soi, à l’autre et à l’instant – acquise par l’apprentissage du Tai Chi Chuan tient notamment à la lenteur de la pratique, effectuée en silence. La recherche de lenteur est difficile dans une société où la rapidité l’emporte. C’est par la détente, le relâchement et le calme intérieur qu’une force puissante et douce peut se mettre en action.
La respiration soutient les différentes strates de ce travail. Par son amplitude et sa circulation, elle donne davantage d’envergure aux gestes. Dans un mouvement circulaire, les gestes eux-mêmes contribuent à l’ouverture de nouveaux passages dans le corps pour le Qi et les divers souffles internes, dont celui respiratoire.